“Il est arrivé sur cette terre bénie des dieux, dans le seul but d’acheter un terrain… Mais le chef de la tribu l’a regardé fixement et a déclaré : « Soit tu épouses ma fille… soit tu pars d’ici pour toujours. »” – Page 2 – Recette
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“Il est arrivé sur cette terre bénie des dieux, dans le seul but d’acheter un terrain… Mais le chef de la tribu l’a regardé fixement et a déclaré : « Soit tu épouses ma fille… soit tu pars d’ici pour toujours. »”

Alors qu’on le conduisait à une petite maison d’amis, Julien l’aperçut. Une silhouette solitaire, debout près du vieux mas en pierre, portant un grand chapeau de paille qui masquait entièrement son visage. Élise. Elle ne bougeait pas, mais il sentit son regard sur lui.

Dans trois jours, le “voile” se lèverait…

La veille de la cérémonie, un violent orage éclata, accompagné du Mistral. La grêle menaçait de détruire les plus vieilles vignes du domaine, le trésor de la famille. Julien lutta seul au début, puis avec les autres, toute la nuit, pour protéger les ceps.

Au matin, Bastien Reynaud le regarda longuement.

— Tu as sauvé notre héritage.

À partir de cette nuit, Julien cessa d’être un étranger.

Le crépuscule teinta le ciel de rose et d’orangé lorsque la simple cérémonie commença. Il n’y avait pas de tambours, mais le son des cigales et le parfum de la lavande.

Élise s’avança lentement. Son grand chapeau et ses lunettes sombres cachaient toujours son visage.

— Le moment est venu, dit Bastien.

Le silence fut absolu.

Le patriarche fit un signe de tête à sa fille. Lentement, elle retira ses lunettes, puis son chapeau.

Julien cessa de respirer.

Elle n’était pas laide.

Elle était extraordinaire.

Son visage était harmonieux, délicat… mais ce qui arrêta le monde, ce furent ses yeux : l’un d’un brun profond comme la terre humide, l’autre d’un bleu clair comme le ciel de Provence.

Le personnel du domaine murmura, stupéfait.

— Vous êtes magnifique, souffla Julien. Vos yeux sont comme la terre et le ciel réunis.

Elle pleura. Pas de tristesse. De soulagement.

Bastien prit la parole :

— Je l’ai dite laide pour la protéger. Sa différence est un don, une rareté. Il me fallait un homme qui la choisisse sans l’avoir vue, pour son cœur et non pour ses yeux.

Tout avait été une épreuve.

Élise prit la main de Julien.

— Vraiment, mes yeux ne vous dérangent pas ?

— Ils sont la plus belle chose que j’aie jamais vue.

La tension se transforma en une joie douce.

Julien était venu chercher de la terre.

Il avait trouvé un foyer.

Alors que la soirée s’achevait et que le silence ancien de la Provence revenait, Julien serra la main d’Élise. Nul besoin de mots. Dans ce simple geste, il y avait tout : la promesse de marcher ensemble, de se regarder sans peur, de se choisir chaque jour.

Elle posa sa tête sur son épaule, et pour la première fois, elle ne ressentit pas le besoin de se cacher. Ses yeux différents reflétaient le même feu, la même certitude : elle avait été vue, non pour son apparence, mais pour son âme.

Julien comprit alors que le véritable amour ne commence pas quand on lève un voile, mais quand on décide de rester avant même de savoir ce qu’on va trouver. Et sous le ciel infini de Provence, deux chemins qui avaient été solitaires pendant des années devinrent enfin un seul et même sentier.

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