Ma fille frappa la table du poing et hurla : « Ça suffit, maman ! Va-t’en ! Personne ne veut de toi ici ! » Un silence de mort s’installa. Mon mari se leva lentement, les yeux emplis de douleur en la regardant – Page 4 – Recette
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Ma fille frappa la table du poing et hurla : « Ça suffit, maman ! Va-t’en ! Personne ne veut de toi ici ! » Un silence de mort s’installa. Mon mari se leva lentement, les yeux emplis de douleur en la regardant

À la tombée de la nuit, Maritt apparut au bord du trottoir, deux plateaux de papier aluminium à la main. Sans dire un mot, elle les déposa sur les marches et s’attarda un instant de plus que nécessaire. J’acquiesçai d’un signe de tête, sans inviter ni refuser, juste pour confirmer. Elle sourit presque pour elle-même et descendit la colline. Je me tournai vers la table où la soupe fumait encore et où les invités attendaient. La chaleur partagée librement peut-elle rendre celle qui a été refusée ?

Chapitre 7 : Le Festin du Pardon.
En début de soirée, la véranda résonnait de doux bruits : le cliquetis des cuillères sur les bols, des rires étouffés, le crépitement léger des bougies dans leurs bocaux. Je versai de la soupe dans des tasses dépareillées, et Odette servit du cidre. L’air embaumait le thym et la fumée de bois. Ce n’était pas un vrai repas de Thanksgiving, mais je m’en sentais proche. En face de moi, M. Langley, le voisin, racontait une anecdote sur la sauce aux canneberges de sa défunte épouse. Un étudiant rit si fort qu’il renversa du cidre sur sa manche. Pour la première fois depuis des années, la maison ne semblait plus divisée. Elle respirait.

La portière de la voiture claqua en bas de la colline. Je ne regardai pas tout de suite, je restai agité. Les marches du perron grincèrent. Puis une voix derrière moi dit doucement : « Tu mets toujours la table mieux que personne. »

Je me suis retournée. Maritt était là, tenant un plateau de papier aluminium dans une main et une feuille de papier pliée dans l’autre. Ses cheveux étaient attachés, elle ne portait pas de maquillage, seulement des yeux fatigués qui ressemblaient aux miens. « Je ne voulais pas vous déranger », dit-elle.

« Tu n’as pas fait ça », lui ai-je dit. « Il y a toujours de la place. »

Elle hésita, puis s’avança et déposa le plateau près de la marmite de soupe. « Dinde », dit-elle. « De notre dîner. Il y en a plein. » Les invités baissèrent la voix, sentant qu’un moment intime se préparait. Maritt déplia le papier à deux mains, les coins tachés. « C’est moi qui ai écrit ça », dit-elle. « Le docteur Karns m’a conseillé d’essayer de parler à voix haute. » Elle déglutit. « J’ai eu tort d’oublier que vous aviez construit la table à laquelle je suis assise. J’ai eu tort de vous faire sentir insignifiant dans la maison que vous nous avez offerte. Je ne peux pas revenir en arrière. Mais je peux recommencer à être digne de votre amour. » Le papier trembla lorsqu’elle le reposa. Pendant un long moment, le silence régna. Même les bougies semblèrent s’être tues.

Alors j’ai fait un pas en avant et j’ai pris ses mains. « Tu n’as pas à mériter ce qui ne t’a jamais été pris », ai-je dit.

Elle eut le souffle coupé et les mots lui échappèrent dans un murmure : « Tu me manques, maman. »

« Je suis là », dis-je. Elle me serra alors délicatement dans ses bras, comme pour vérifier si son pardon tiendrait. Et il tint. Je sentis ses épaules trembler, puis se calmer. Lorsqu’elle se recula, ses yeux étaient humides mais sereins.

Derrière nous, quelqu’un rit de nouveau. Le rire se propagea facilement, comme une douce chaleur qui entre par une porte ouverte. Maritt sourit à la table, puis à moi. « Tu as encore de la place pour un autre bol de soupe ? » demanda-t-elle.

« Toujours », ai-je répondu. Quand le pardon a le goût des restes, n’est-ce pas encore un festin ?

Chapitre 8 : Gravure
Les semaines s’écoulèrent paisiblement. Le calme qui suit la tempête, quand enfin tout reprend sa forme. Notre dernière séance avec le Dr Karns avait été presque indolore. Cette fois, Maritt se rapprocha, les mains détendues. « Je crois qu’on a fini de s’excuser », dit-elle avec un léger sourire. « Maintenant, il suffit de continuer à venir. » Le Dr Karns acquiesça. « C’est tout ce que demande l’amour. »

En quittant le bureau, l’air était vif et hivernal. Galen me tendit une enveloppe. « Notre nouveau bail. » Les montants étaient modestes, l’accord simple. Je le lus sur le parking. « Deux tiers du prix du marché », dit-il. « Comme promis. Un prix juste. »

« J’ai répondu. C’était tout ce que j’avais toujours voulu. »

Il sourit. « Non, vous vouliez justice et famille. Nous travaillons sur les deux. »

Pour Thanksgiving suivant, la table à l’étage était plus petite : juste nous, les enfants et Odette, qui avait apporté ses fameuses patates douces. Le repas était simple et convivial : soupe, poulet rôti. Le gâteau refroidissait sur le rebord de la fenêtre. Pas de discours, pas de mise en scène, juste de la gratitude exprimée par de petits gestes : Maritt a débarrassé mon assiette avant même que je le demande, Galen a fait la vaisselle sans que j’aie à le lui demander.

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