« Monsieur, je vous demande de me suivre. En raison d’une priorité de placement, votre billet en première classe a été déclassé en classe économique. » – Page 2 – Recette
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« Monsieur, je vous demande de me suivre. En raison d’une priorité de placement, votre billet en première classe a été déclassé en classe économique. »

« Oui. Je comprends qu’un citoyen honnête qui paie ses impôts et a servi son pays a moins de valeur qu’une personne qui achète régulièrement des billets coûteux. »

Chloé déglutit difficilement. Thomas baisse les yeux.

« Ce n’est pas le cas, monsieur. C’est simplement une question de politique. »

Jean-Pierre récupère son sac. Il jette un dernier regard au siège 5A et commence sa longue marche vers l’arrière de l’avion. À 89 ans, il a fait face aux balles ennemies, il a perdu des camarades et a vu des horreurs que la plupart des gens ne peuvent même pas imaginer. Mais jamais, à cet instant précis, il ne s’était senti aussi humilié.

Le siège 47B est coincé entre deux fauteuils étroits. Jean-Pierre s’y installe tant bien que mal, pris en sandwich entre un adolescent avec des écouteurs et une femme dont le manteau déborde sur son espace. Son dos, marqué par des décennies de service et les cicatrices d’anciennes opérations, le lance douloureusement dans ce siège exigu.

Il n’y a pas de place pour ses jambes. Il change de position plusieurs fois, mais aucune ne le soulage. L’adolescent augmente le volume ; la musique s’échappe de ses écouteurs – un son plein de rébellion et de colère. Jean-Pierre ferme les yeux et prend une lente et profonde inspiration.

Quelques minutes plus tard, alors que l’avion s’apprêtait à quitter la passerelle, la porte du cockpit s’ouvrit brusquement. Le pilote annonça un retard inattendu. La porte de l’avion fut rouverte et un général quatre étoiles, Alain Bertrand, monta à bord, le visage fermé, suivi par une escouade de dix soldats en uniforme de cérémonie.

Le silence se fit dans la cabine. Le Général Bertrand parcourut le couloir, ses yeux cherchant une seule personne. Il repéra le béret militaire au fond de l’avion.

Il s’avança jusqu’au siège 47B et se mit au garde-à-vous. « Commandant Lefèvre, » sa voix résonna, claire et forte. « Au nom de la République française, je vous présente mes excuses pour cet affront inacceptable. »

Jean-Pierre, stupéfait, le regarda. Le Général se tourna vers l’ensemble des passagers. « Cet homme est un héros de la nation. Il a consacré sa vie à la liberté dont vous jouissez tous aujourd’hui. Le voir traité de la sorte est une honte nationale. »

Puis, il se tourna vers Chloé Martin, qui était devenue blême. « Madame, votre manque de jugement et de respect est consternant. Considérez que votre carrière dans cette compagnie est terminée. »

S’adressant de nouveau à Jean-Pierre, il dit plus doucement : « Commandant, votre siège vous attend. Permettez-nous de vous escorter. »

Sous le regard médusé des passagers, dont beaucoup applaudissaient maintenant, les soldats escortèrent le vieil homme jusqu’à son siège en première classe. Le cadre qui l’occupait se leva sans un mot, le visage rouge de honte.

Assis confortablement dans le fauteuil qui lui était dû, Jean-Pierre regarda par le hublot. Ce n’était pas le confort qui comptait. C’était la dignité. Et ce jour-là, la dignité d’un héros avait été restaurée devant tous.

 

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